Quelle est votre formation ?
Au départ, je suis danseuse. J’ai démarré très jeune, à quatre ans, et j’ai tout de suite été attirée par la scène. A treize ans, j’ai fait un danse-étude en parallèle du lycée. Après mon bac, j’ai été accueillie à plein temps par une troupe de ballet junior à Toulouse, puis au Geneva Dance Center, où j’ai parfait ma formation, principalement de danse classique, pendant trois ans. C’est à l’occasion de l’accumulation de petits contrats que je suis montée à Paris et me suis aussi ouverte à des œuvres plus contemporaines. Là, j’ai eu la chance de rencontrer Carole Clin, metteur en scène, chorégraphe et chanteuse, que je considère maintenant comme une « deuxième maman » ! Lui ayant confié mon attirance pour le chant, elle m’a fait connaître Pierre-Yves Duchesne et l’AICOM [NDLR : Académie Internationale de Comédie Musicale] où j’ai principalement appris le chant. Pour approfondir mes capacités d’interprétation, j’ai passé un an au cours Florent.
Depuis, quel a été votre parcours ?
Peu de temps après mon entrée à l’AICOM, grâce à mon expérience de la scène, on m’a proposé le rôle de Mowgli dans Le livre de la jungle, produit par Serge Tapierman. J’ai commencé en playback comme tout le reste de la troupe, ce qui a été pas mal décrié par la critique mais pour moi, quelque part, ça a été une chance, une façon douce de débuter dans la comédie musicale. Finalement, on a été microté pour chanter en live. Je suis restée pratiquement deux ans dans ce spectacle qui furent deux ans de bonheur intense. Ensuite, j’ai rejoint la troupe du Prince et le pauvre, une très belle rencontre avec Ludovic-Alexandre Vidal et Julien Salvia, ses concepteurs. Avec eux, j’ai l’impression de faire partie d’une famille. Je fais encore quelques dates de temps en temps pour ce spectacle « coup de cœur ». J’espère pouvoir retravailler pour eux, par exemple s’ils trouvent un producteur pour leur nouvelle création, L’homme qui rit. Enfin, j’ai eu la chance d’obtenir le rôle de Jan dans Grease au deuxième casting quand Serge Tapierman a repris la production.
Qu’est-ce que Grease vous a apporté ?
Outre l’aventure extraordinaire que cela représente, j’ai principalement appris à me connaître et à me ménager en tant que chanteuse. Donner le meilleur de soi chaque soir pendant des mois nécessite une certaine hygiène de vie, beaucoup de sommeil et une attention particulière à sa voix. Il m’est arrivé de ne pas parler, ou bien très peu et très bas, dès que je la sentais fragile. J’ai aussi beaucoup apprécié la vie en communauté avec toute la troupe, pleine de vie et d’humour. On m’a même fait une blague de dernière la veille de la dernière : ils avaient glissé des araignées et des cafards en plastique dans les frites que je suis censée manger sur scène. Autant dire, j’ai failli m’étouffer… de rire !
Comment gérez-vous votre accent toulousain sur scène ?
Je me suis longtemps demandé si mon accent n’allait pas devenir un handicap pour ma carrière. Donc j’ai fait beaucoup d’effort pour le faire disparaître. Un peu comme une deuxième langue, ça se travaille, et je dois dire que je suis plutôt contente du résultat.
Quelle est votre actualité ?
On peut actuellement me voir dans le rôle de Daphné dans Coups de foudre au Théâtre Musical Marsoulan. Et je viens d’avoir une bonne nouvelle : j’ai été prise en tant que swing dans la production prochaine des Misérables en français à Lausanne. C’est le spectacle qui m’a fait découvrir la comédie musicale, donc je suis extrêmement heureuse. La prochaine étape, ce serait de pouvoir jouer un jour le rôle d’Eponine, point d’orgue d’une carrière dans le musical !