Bons baisers de Broadway : grand soir de première à La Cage aux Folles

0
434

« Bais­sez les lumières, envoyez la musique, lancez les applaud­isse­ments… Je suis prêt(e) ! » C’est ain­si que Jacob [NDLR : le domes­tique de Georges et Albin] fait son entrée en scène, et c’est exacte­ment ce que chaque mem­bre de la troupe de La Cage aux Folles, à Broad­way, pen­sait pen­dant les pré­parat­ifs pour la première.

Same­di 17 avril 2010

11h : notre invi­ta­tion men­tion­nait « Tenue fes­tive exigée, plumes option­nelles » alors je me suis levé tôt ce matin pour acheter les toutes dernières touch­es de ma tenue de soirée afin d’être à la hau­teur au gala de Pre­mière. J’ai déjà apporté le plus gros la veille, les habits, les cartes de vœux, les cadeaux à des­ti­na­tion de la troupe et des équipes tech­nique et créa­tive. Dans ma loge, je finis de rem­plir les cartes et d’empaqueter les cadeaux : des bouteilles de cham­pagne rosé français (!) que j’ai fait directe­ment livr­er au théâtre. On a beau se con­va­in­cre qu’il faudrait jouer en mat­inée et en soirée aus­si naturelle­ment que pos­si­ble, l’excitation monte. Ce same­di soir serait la dernière occa­sion pour les jour­nal­istes de voir le show avant de finalis­er leurs cri­tiques ; dès le lende­main, avant même l’ouverture du rideau, plusieurs seraient déjà dif­fusées dans la presse.

11 h : L’in­vi­ta­tion pour la  fête du lende­main men­tionne « Tenue fes­tive et déli­rante exigée, plumes option­nelles », et je voulais être à la hau­teur, alors je me suis levé tôt ce matin pour acheter les toutes dernières touch­es de ma tenue de pre­mière. J’ai déjà apporté la veille cer­tains vête­ments, les cartes de vœux, les cadeaux pour la troupe et les équipes tech­nique et créa­tive. Dans ma loge, je finis de rem­plir les cartes et d’empaqueter les cadeaux : des bouteilles de cham­pagne rosé français (!) que j’ai fait livr­er au théâtre. On a beau se con­va­in­cre qu’il faudrait jouer en mat­inée et en soirée aus­si naturelle­ment que pos­si­ble, l’excitation monte. Ce same­di soir sera la dernière occa­sion pour les jour­nal­istes de voir le show avant de finalis­er leurs cri­tiques ; dès le lende­main, à la sec­onde où le rideau s’ou­vre la pre­mière, plusieurs seront déjà dif­fusées dans la presse.

Christophe Caballero dans sa loge de La Cage aux Folles (c) Christophe Caballero
Christophe Caballero dans sa loge de La Cage aux Folles © Christophe Caballero

22 h 50 : Après le deux­ième show de la journée, on se rassem­ble tous dans un restau­rant chic à deux pas du théâtre, à l’invitation de Sonia Fried­man et David Babani, les pro­duc­teurs de la Menier Choco­late Fac­to­ry de Lon­dres où cette nou­velle ver­sion de La Cage a con­nu un suc­cès reten­tis­sant l’an dernier, mis en scène par Ter­ry John­son et choré­graphié par Lynne Page. Bar­ry et Fran Weissler, les pro­duc­teurs améri­cains, ont vu ce show « réin­ven­té » et ont pro­posé de le trans­fér­er à Broad­way. La pres­sion des pre­views est retombée un peu quand Sonia et David ont fait part de leur sat­is­fac­tion en remer­ciant la troupe et toutes les équipes impliquées dans le projet.

Dimanche 18 avril 2010

9 h 45 : Je me réveille plus tôt que prévu et j’essaye de me déten­dre avec un café et un petit déje­uner, avant d’attaquer ce qui me reste de cartes à rem­plir. Habituelle­ment, je prends le métro, mais aujourd’hui, j’ai beau­coup de choses à porter et je ne veux pas trop me stress­er avec les autres usagers. Donc je prends le taxi.

15 h 57 : J’arrive au théâtre dont le foy­er de l’entrée des artistes est lit­térale­ment inondé de fleurs à notre atten­tion. Tout l’escalier menant à ma loge en est sub­mergé. En ouvrant la porte, je vois que ma table de maquil­lage est cou­verte de cadeaux et de cartes me souhai­tant « merde », « toï, toï, toï » et « break a leg ». Et du rose, partout ! J’ai pris mon cham­pagne et mes cartes et j’ai com­mencé ma tournée pour offrir mes pro­pres vœux. Je croise mes cama­rades occupés à la même tache. Il faut faire vite car la céré­monie tant atten­due va com­mencer dans quelques minutes.

17 h 30 : Notre man­ag­er rassem­ble la troupe sur la scène pour la céré­monie de la « Gyp­sy Robe ». C’est une tra­di­tion sacrée de Broad­way durant laque­lle le mem­bre de l’ensemble [« gyp­sy »] ayant par­ticipé au plus grand nom­bre de spec­ta­cles à Broad­way [en tant que mem­bre de l’ensem­ble] se voit remet­tre la « Gyp­sy Robe » [NDLR : croise­ment entre une robe de cham­bre et un kimono ], par la dernière per­son­ne  à l’avoir reçue précédem­ment. Dale Hens­ley, notre dou­blure Zaza, la reçoit de Jim Borstel­man, de The Adams Fam­i­ly et fait trois fois le tour de la scène afin que cha­cun touche le vête­ment porte-bon­heur. [NDLR : pour des infor­ma­tions très com­plètes (en anglais) sur cette tra­di­tion, reportez-vous à ce site.]

18 h : Le théâtre est ani­mé comme une ruche une demi-heure avant le début du spec­ta­cle. La rumeur indique que cer­taines stars tra­versent déjà le tapis « rose » !

18 h 30 : C’est l’heure du lever de rideau ! Devant, le pub­lic s’agite et Lady Bun­ny, une célèbre drag-queen new-yorkaise, est priée de s’installer au dernier rang de l’orchestre,  car son imposante coif­fure bloque la vue des mal­heureux spec­ta­teurs placés der­rière elle. La musique d’ouverture démarre et on baisse les lumières…

Christophe Caballero transformé(e) en Cagelle (c) Christophe Caballero
Christophe Caballero transformé(e) en Cag­elle © Christophe Caballero

21 h 10 : On est fou de joie après notre représen­ta­tion mais on sent mon­ter les larmes quand Jer­ry Her­man nous rejoint sur scène [lire notre inter­view de Jer­ry Her­man en 1999]. Kelsey Gram­mer, notre Georges, et Doug Hodge, notre fab­uleuse Albin / Zaza, l’embrassent tous deux avant que l’on reprenne tous un refrain de « The Best of Times ». On a du mal à croire que Jer­ry Her­man, le génie qui a écrit La Cage aux Folles, Hel­lo Dol­ly! et Mame, entres autres, est ici avec nous. On se rassem­ble dans les couliss­es pour une pho­to avec notre extra­or­di­naire com­pos­i­teur avant de se pré­cip­iter vers sa loge afin de se pré­par­er rapi­de­ment pour la fête.

21 h 30 : Un petit coup de taxi est on est à La Prov­i­dence, le club où a lieu la fête. Ca com­mence déjà sur le trot­toir où une femme joue de l’accordéon… Oh, très français ! [NDLR : en français dans le texte orig­i­nal] Après une séance de pho­tos, place à la fête, rien que la fête ! Durant les fes­tiv­ités, je croise Jim Byk notre attaché de presse, qui me tend son Black­ber­ry pour me faire lire la cri­tique ent­hou­si­aste de Ben Brant­ley [NDLR : le cri­tique du New York Times]. IL A ADORE !!! En fait, il s’avère que nous allions n’avoir que de bonnes cri­tiques. Rai­son de plus pour faire la fête jusqu’au bout de la nuit !

Lun­di 19 avril 2010

Dormir, se repos­er… Je mets à jour mon pro­fil Face­book et com­mence à met­tre en ligne mes pho­tos pour faire un album… Un jour de repos bien mérité !

Décou­vrez ci-dessous les pho­tos de Christophe en couliss­es, sur scène, et à la soirée de première.

[nggallery id=19]

Plus d’in­fos sur La Cage aux Folles à Broad­way, au Lon­gacre Theatre.