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Bons Baisers de Broadway (Critique)

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bonsbaisers4Equipe créa­tive

Livret : Alyssa Landry
Mise en scène : Sébastien Fevre
Direc­tion musi­cale : Daniel Glet
Choré­gra­phie : Armelle Ferron
Scéno­gra­phie : Christophe Guillaumin
Lumières : Jean-Bap­tiste Cousin
Cos­tumes : Dominique Louis
Com­po­si­tion musi­cale du final : Thier­ry Boulanger

Avec

Dalia Con­stan­tin : Lily
Syl­vain Math­is : Max
Daniel Glet : piano

Pro­duc­tion : La Clef des Chants/Région Nord-Pas de Calais, avec le sou­tien de la Ville de Sin le Noble

Créa­tion : 30 jan­vi­er 2015 à Sin le Noble, suite à une rési­dence de travail

Syn­op­sis :

La Grande Pomme, 42ème rue, Time Square, ses théâtres, ses lumières, la foule… Pour beau­coup d’artistes, acteurs et chanteurs, se pro­duire à Broad­way est syn­onyme de con­sécra­tion, car les plus grands s’y sont pro­duits. Fred Astaire, Gene Kel­ly, Mar­lon Bran­do, Bar­bra Streisand, Grace Kel­ly et Robert Red­ford y ont fait leurs pre­miers pas. Les plus grands inter­prètes français Edith Piaf et Charles Aznavour y ont chan­té. C’est égale­ment ici qu’ont été créées les comédies musi­cales les plus célèbres au monde : West Side Sto­ry, Cats, Hel­lo Dol­ly, Show Boat, et tant d’autres qui res­teront des années à l’affiche…Autant de raisons qui vont pouss­er deux jeunes français à par­tir à l’assaut du mythique « Great White Way » avec l’espoir de se retrou­ver un jour en haut de l’affiche. Au fil des plus belles pages de la comédie musi­cale améri­caine, celles-là mêmes qui ont con­tribué à la nais­sance d’une iden­tité musi­cale, Bons bais­ers de Broad­way nous invite à suiv­re les aven­tures de ces deux pro­tag­o­nistes, et à partager leurs amours, leurs joies et leurs doutes. Chan­tant et dansant, ils traceront leur chemin à New York et ten­teront leur chance sur les célèbres planch­es de Broadway.

Notre avis :

La Clef des Chants s’an­cre de plus en plus dans le monde de la comédie musi­cale. Après Bells are ring­ing ou Sweeney Todd, cette sai­son présente une créa­tion orig­i­nale, une déc­la­ra­tion d’amour au genre : Bons Bais­ers de Broad­way. Pour met­tre au monde cette comédie musi­cale, la pro­duc­tion a fait appel à des experts pas­sion­nés du domaine : Alyssa Landry (Sweeney Todd, Jusqu’aux dents), Sébastien Fevre (Fol­lies, Sweeney Todd), Armelle Fer­ron (Le cabaret des hommes per­dus, La nuit d’El­liot Fall), Daniel Glet (Zor­ro, Sweeney Todd), Christophe Guil­lau­min (Sun­day in the park with George, Into the woods), Thier­ry Boulanger (Jusqu’aux dents, La nuit d’El­liot Fall).

Il aurait été facile, pour ren­dre hom­mage à Broad­way, de créer une revue de numéros musi­caux enchainés sans liens entre eux. Ce ne fut pas le par­ti pris par Alyssa Landry. Elle a réus­si à créer une his­toire, prob­a­ble­ment inspirée de sa vie d’ex­pa­triée, qui avance à tra­vers des chan­sons bien choisies. L’en­tremêle­ment étroit des chan­sons en anglais et des textes joués en français per­met de ne pas être rebuté par le change­ment con­stant de langue sans sur­titrage. Les chan­sons choisies provi­en­nent de spec­ta­cles et films très var­iés en style et en époque, d’Annie get your gun à Smash!. Cet éclec­tisme ravi­ra tout autant les grands ama­teurs de comédies musi­cales que les novices. Par ailleurs, des clins d’œil à l’u­nivers de Broad­way sont glis­sés à tra­vers le spec­ta­cles qui fer­ont sourire les ama­teurs du domaine. Trois scènes de med­leyD vien­nent ponctuer le spec­ta­cle sans pour autant inter­rompre l’his­toire. Ces scènes sont l’oc­ca­sion de présen­ter au pub­lic une ving­taine d’ex­traits sou­vent cultes soit à tra­vers un enchaine­ment de cast­ings que Lil­ly et Max passent, soit à tra­vers des petits délires des per­son­nages. Enfin, Broad­way ne serait pas Broad­way sans que le crescen­do des émo­tions ne con­duisent les per­son­nages à la danse et aux cla­que­ttes. Armelle Fer­ron signe ici des choré­gra­phies effi­caces nous trans­portant directe­ment à New-York.

Sebastien Fevre réus­sit par­faite­ment dans sa pre­mière mise en scène à faire s’im­merg­er les spec­ta­teurs dans la vie à New-York de Max et Lil­ly. Tout est mis en place pour que l’on s’im­prègne de l’e­sprit de New-York. Les change­ments de scène et ellipses tem­porelles sur fond de Rhap­sody in Blues au piano par­ticipe à l’at­mo­sphère améri­caine. Le décor conçu par Christophe Guil­lau­min se trans­forme con­tin­uelle­ment par­ti­c­ulière­ment à tra­vers des jeux de lumières et de néons en apparte­ment « au pre­mier sous-sol », en salle de cabaret ou tout sim­ple­ment en rue bor­dée de gratte-ciels.

Dalia Con­stan­tin (Je t’aime, tu es par­fait change!, La belle et la bête) et Syl­vain Math­is (Belles belles belles, Mam­ma mia!) sont habités par les per­son­nages de Lil­ly et Max sans pour autant forcer le trait : leurs per­son­nages vivent pleine­ment à tra­vers les chan­sons qui jalon­nent la pièce. Les enchaine­ment des scènes de théâtre avec les scènes chan­tées et les scènes dan­sées se font tout à fait naturelle­ment et empor­tent le spec­ta­teur. Aidés par Daniel Glet au piano, les comé­di­ens com­mu­niquent par­faite­ment leur énergie, l’en­goue­ment et les décep­tions de leurs personnages.

Cette créa­tion qui se voulait faire pass­er « une soirée jubi­la­toire » aux spec­ta­teurs est une réus­site. Que l’on con­naisse déjà ou non l’u­nivers de Broad­way, on est cap­tivé pen­dant 1h30 ; on décou­vre ou redé­cou­vre ce réper­toire très riche. Le plaisir est au ren­dez-vous et l’on ressort plein d’én­ergie avec une envie irré­press­ible de (re)voir les spec­ta­cles dont sont tirés les chan­sons et de revenir voir Max et Lilly.

Plusieurs dates sont encore prévues cette sai­son dans la Région Nord Pas de Calais. D’autres dates sont déjà pris­es pour la sai­son prochaine.