Claquement de talon, bruissement bleu azur et soudain, une dame arrive. Belle plante déracinée, visage et cerveau de guingois, elle fait son entrée.
Elle a le nez rouge plein de malice, les yeux dégoulinants de plaisir et dès les premières secondes, elle nous embobine et nous charme à la vie à la mort avec son arme secrète: le rire du clown. Il faut dire qu’une fois qu’ils vous ont embarqués, Carole Tallec (Bobec) et Erwan David (Boudin) ne vous lâchent plus. Vous repartez un peu sonnés, pas encore sûrs de ce que vous venez de vivre, une fleur plantée dans le cœur.
Lui, c’est le maire. Il a de la stature, c’est un gaillard. Il porte des tas de cravates, comme autant de fêlures. Elle, c’est son adjointe à tout faire. Ancienne remplaçante de l’équipe GRS de la ville. Spécialiste du grand écart.
L’histoire, c’est celle de deux clowns qui partent en campagne et qui n’iront nul part si ce n’est en eux-mêmes, au pays des clowns. Comme disait le créateur du clown Buffo, « c’est dur de trouver son chemin jusque-là. Et c’est encore plus dur d’en revenir ». Bobec et Boudin, c’est donc l’histoire d’une campagne intérieure, et de la rencontre entre deux êtres, équipés par hasard pour s’entendre. Campagne électorale à deux voix et dictature de l’être vainqueur des faux-semblants: Bobec et Boudin est un pays à visiter d’urgence !