
Né à Chicago le 23 juin 1927, Bob Fosse monte sur les planches dès son plus jeune âge. Il étudie la danse classique, les claquettes et la danse acrobatique. A 13 ans, il monte un duo : the Riff Brothers. En 1947, après deux ans dans la US Navy, il s’installe à New York et épouse une danseuse, Mary-Ann Niles. Il débute à Broadway dans une revue, Dance me a song. En 1953, il part à la rencontre de Hollywood et participe en tant que chanteur, danseur et/ou chorégraphe à plusieurs comédies musicales. Il se marie alors une deuxième fois avec une danseuse, Joan McCracken.
De retour à New York, il chorégraphie The Pajama Game et Damn Yankees, spectacle au cours duquel il rencontre sa troisième femme, la danseuse Gwen Verdon. Il la dirige en 1959, dans Redhead, puis, en 1966, dans Sweet Charity. Trois ans plus tard, il passe pour la première fois derrière la caméra pour l’adaptation cinématographique de Sweet Charity, avec Shirley MacLaine. Le film ne rencontre pas le succès escompté.
L’âge d’or de Bob Fosse
Mais arrivent les sept années d’or de sa vie artistique : en 1972, il rejoint le tandem Kander et Ebb et réalise son deuxième film qui remporte 8 oscars et un succès prodigieux : Cabaret, avec Liza Minelli, Joël Grey et Michaël York.
1973 représente l’apogée de son succès ; il remporte trois des plus prestigieuses récompenses, ce qui est exceptionnel : un Tony Award pour le spectacle Pippin, un Oscar pour Cabaret et un Emmy Award pour le show TV Liza with a Z.
En 1974, il dirige Dustin Hoffman dans Lenny, une biographie du comédien Lenny Bruce. L’année suivante, il revient à la comédie musicale et travaille à nouveau avec Kander et Ebb. Le trio crée Chicago avec, dans les rôles principaux, Gwen Verdon et Chita Rivera. En 1978, il dirige sa dernière comédie musicale à succès : Dancin’.
Enfin, en 1979, il réalise son film le plus personnel et le plus tragique : All That Jazz. Le personnage principal est un chorégraphe au bout du rouleau, pris dans le tourbillon du sexe, du travail et de l’alcool. On ne peut qu’y voir un double de Fosse lui-même qui se met à nu en explorant ses travers et sa peur de la mort. Ce film remporte la Palme d’or du Festival de Cannes en 1980.
Par la suite, il ne connaîtra jamais autant de succès : il réalise un dernier film, Star 80 (1983) et dirige un ultime musical Big Deal. Ce sont des échecs. En 1987, il meurt après une crise cardiaque.
Bob Fosse a laissé une empreinte durable dans l’histoire de la comédie musicale et de la danse. Des mouvements en parfaite adéquation avec le jeu théâtral, une touche de sensualité, des pas issus de l’art du mime sont les ingrédients de ses chorégraphies… les chorégraphies les plus jazzy de l’histoire de la danse. Par procuration, on peut encore admirer le génie du chorégraphe. En effet, ses « disciples » continuent de faire exister ses créations. Ann Reinking et Gwen Verdon prêchent encore son art grâce à de nouveaux spectacles. La production actuelle de Chicago est explicitement dirigée « dans le style de Bob Fosse ». On peut également entrer dans l’univers du maître grâce à Fosse. En effet, Bob Fosse a maintenant sa biographie musicale : Fosse est l’un des succès de l’année et participe à la continuité de son action artistique. Plus que jamais, Broadway subit l’influence de l’un des derniers grands chorégraphes de comédies musicales.
Les musicals et les films mis en scène par Bob Fosse
1959 — Redhead
1962 — Little Me
1966 — Sweet Charity
1968 — Sweet Charity (film)
1972 — Pippin — Cabaret (film)
1974 — Liza — Lenny (film)
1975 — Chicago
1978 — Dancin’
1979 — All That Jazz (film)
1983 — Star 80 (film)
1986 — Big Deal
Bob Fosse a également été acteur sur scène et au cinéma et a chorégraphié des spectacles et des films qu’il n’a pas dirigés.