
Une comédie musicale de Willy Russel (musique, paroles, livret)
Création
A Londres le 1er Avril 1983
A New York le 25 avril 1993 (pour 839 représentations)
Principales chansons
Marilyn Monroe — My Child — Easy Terms — Shoes Upon The Table — Kids Game — Long Sunday Afternoon / My Friend — Bright New Day — That Guy — I’m Not Saying a Word — Take A Letter Miss Jones — The Robbery — Light Romance — Mad Man — Tell Me It’s Not True
Synopsis
Le rideau s’ouvre sur une veillée funèbre : les corps de deux jeunes garçons reposent…
Tout a commencé il y a une vingtaine d’années, le jour où Madame Johnstone, mère célibataire de sept enfants, apprend qu’elle est enceinte de jumeaux. Face à sa détresse, Madame Lyons, son employeuse, qui ne peut avoir d’enfant, lui propose un pacte secret : elle prendra Edward, Madame Johnstone gardera Michaël et personne ne devra connaître le lien unissant les deux enfants.
Sept ans plus tard, Mickey et Eddy se rencontrent par hasard et scellent leur complicité en devenant « frères de sang ». Les deux mères déménagent pour briser cette amitié qui leur rappelle le pacte originel. Mais les deux garçons ont un destin commun et vingt ans d’amitié « fraternelle » ne suffiront pas à éviter la tragédie finale…
Thème
En prenant pour argument principal le lien mystérieux et inaltérable qui unit les jumeaux, même s’ils sont séparés, Willy Russel dresse un tableau tout à fait noir de la classe populaire anglaise. Cette tragédie musicale est d’abord celle de la pauvreté, de l’inégalité des chances selon ses origines socio-culturelles. Une vision réaliste et fort pessimiste du prolétariat…
L’histoire derrière l’histoire
Willy Russel est issu d’une famille pauvre, de la « working class » anglaise. Dès ses débuts, ses pièces mettent en scène des personnages de ce milieu qui tentent désespérément d’en sortir. Dans ses oeuvres les plus connues, l’auteur centre l’action autour d’un personnage féminin. C’était le cas dans Educating Rita (l’Education de Rita) et Shirley Valentine. La mère des jumeaux de Blood Brothers est, elle aussi, tout à fait centrale.
A l’origine, Blood Brothers était une pièce de théâtre. La légende veut que l’histoire s’inspire des Frères Corses d’Alexandre Dumas. Rapidement, Willy Russel décide que la musique pourra servir le tragique de son propos. Les ingrédients qu’il utilise pour créer cette tragédie musicale appartiennent davantage à l’art du théâtre pur : l’histoire est confiée à un narrateur, il n’y a pas de scènes dansées, les enfants sont interprétés par des adultes, les monologues sont très nombreux…
Les avis seront partagés : certains seront touchés par l’émotion contenue dans les chansons, d’autres reprocheront la côté caricatural du personnage de la mère pauvre et de la peinture sociale… Quoi qu’il en soit, même si les critiques ne sont pas tendres, Blood Brothers est plébiscité par le public et ce, depuis sa création. L’oeuvre reçoit de nombreuses récompenses : en 1983, les Olivier Awards couronnent Blood Brothers meilleur « musical » et Barbara Dickson, meilleure actrice. En 1988, Con O’Neill reçoit, quant à lui, l’Olivier Award du meilleur acteur.
Le succès est donc au rendez-vous. Les versions foisonnent aux quatre coins de la planète. Pour la petite histoire, c’est lors d’une reprise australienne, en 1989, que le futur Gladiator, Russel Crowe, sera remarqué et engagé pour son premier film…
Versions de référence
Blood Brothers — The Original London Cast Recording : (1983) avec Barbara Dickson, Andrew C. Wadsworth, George Costigan… [Castle CLACD 270]
Blood Brothers — London revival Cast recording : (1988) avec Kiki Dee, Con O’Neill, Robert Locke… [First Night Recording CAST 17]
Blood Brothers : (1995) avec Petula Clark, David et Shaun Cassidy, et Willy Russel dans le rôle du narrateur [First Night CAST 50]