Pour célébrer comme il se doit la fermeture de son cabaret oriental, Biyouna organise une grande fête où elle invite tous ses amis, ses clients, sa famille…Balai en main, elle vérifie d’abord que tout est prêt : le buffet, le son, le danseur, l’orchestre, le bar… C’est aussi l’occasion pour elle de passer en revue certains souvenirs de sa vie de cabaret. Un brin nostalgique, mais toujours avec humour et insolence, Biyouna chante ses déboires, raconte avec malice ses anecdotes truculentes truffées de personnages hauts en couleur, tous des « cas barrés »… Comme elle ! »
Ecrit et mis en scène par Biyouna et Cyril Cohen.
Notre avis : Biyouna arrive sur scène telle la diva orientale qu’elle est, avec boa, démarche chaloupée, provoquant les ovations d’un public qui l’aime pour son franc parler, sa verve. Deux musiciens sont là, un rythme s’installe. Le public peut penser que le récit, qui conte la fermeture d’un cabaret, sera émaillé de chansons, d’anecdotes piquantes, drôles et tendres, de la vie de la vedette. Le chemin sera autre et c’est un peu dommage. En effet il manque un véritable auteur, un recul sur les textes, sur la mise en scène, pour que le spectateur soit embarqué dans cette histoire. En fait le prétexte du cabaret apparaît très rapidement assez vain : il eut été préférable, sans doute, que Biyouna se raconte, tout simplement. En outre, quand elle entonne quelques rares chansons, un souffle passe, faisant d’autant plus regretter ce qu’aurait pu être ce spectacle. D’autant que la sincérité de Biyouna est loin d’être remise en cause : sa passion pour Alger, pour les autres, sa soif de liberté… Autant de thèmes attachants. Mais, en l’état, les confidences sonnent un peu faux, le jeu avec ses musiciens et son souffre douleur ne permettent pas au spectacle de décoller. Le final, musical, permet de clore sur une note positive pour celle que le public, à raison, aime d’un amour tendre et inconditionnel.