Accueil Concerts Billie Holiday (Critique)

Billie Holiday (Critique)

0

Un spec­ta­cle musi­cal de Vik­tor Lazlo.
Mise en scène : Eric-Emmanuel Schmitt.
Con­cep­tion : Vik­tor Laz­lo sur une idée de Fran­cis Lombrail.
Avec : Vik­tor Laz­lo au chant, Michel Bis­ceglia au piano, Wern­er Lauscer à la con­tre­basse, Marc Lehan à la bat­terie et Nico­las Kum­mert au saxophone.

Vik­tor Laz­lo, entourée d’un quar­tet de musi­ciens chevron­nés, nous entraîne au cœur de sa pas­sion pour l’immense chanteuse. Celle à qui Duke Elling­ton et Artie Shaw ont fait chanter le blues et l’amour, celle qui a lut­té con­tre la ségré­ga­tion et l’alcool, mais aus­si celle qui a su laiss­er une trace aus­si éblouis­sante qu’émouvante.

Notre avis : Celle que l’on con­naît surtout pour son sen­suel « Canoë Rose » (immense tube de 1985) n’a jamais caché son amour pour le jazz, elle qui enreg­is­trait déjà à cette même époque des repris­es de « Cry Me A Riv­er » ou encore « Put The Blame On Mame ». Aujourd’hui, Vik­tor Laz­lo nous fait partager sa pas­sion pour la légendaire Bil­lie Hol­i­day. A tra­vers vingt de ses plus célèbres chan­sons (« You Go To My Head », « Strange Fruit », « Love For Sale », « The Man I Love »…) et quelques évo­ca­tions de sa vie, Laz­lo nous entraîne dans l’u­nivers de cette fig­ure emblé­ma­tique du jazz. Mal­gré une vie trag­ique mar­quée par le viol, la pros­ti­tu­tion, l’al­cool, les amours mal­heureuses, Hol­i­day a su men­er des com­bats his­toriques (la lutte con­tre la ségré­ga­tion) tout en mar­quant d’une empreinte indélé­bile l’his­toire de la musique.
Le spec­ta­cle, entre con­cert et théâtre musi­cal, donne à voir les con­trastes entre la douleur et les souf­frances que la vie a infligées à Hol­i­day et la joie et la vivac­ité que lui procu­rait la musique. Sur scène, Laz­lo ne cherche pas à imiter le tim­bre si par­ti­c­uli­er de Hol­i­day mais imprime sa pro­pre mar­que sur ces stan­dards de jazz avec sa voix de miel. La sincérité de sa pas­sion pour Lady Day se voit et suf­fit à lui faire rem­porter l’ad­hé­sion du pub­lic. Accom­pa­g­née par un excel­lent quar­tet, Laz­lo charme et séduit, et offre un joli moment, entre swing, nos­tal­gie, sophis­ti­ca­tion et émotion.