Texte : Michel Heim
Mise en scène : Giorgio Carpintieri
Arrangements musicaux : Giacomo Anastasi
Avec Aude Carpintieri, Giorgio Carpintieri, Iris Munos, François Tantot, Michel Valls…
Musiciens : Giacomo Anastasi, Pascal Bonnet, Dominique Vandenbrouck
Notre avis :
Un supposé « ennemi public » nommé Diego de la Viega est traqué par un(e) sergent(e) nommé(e) Garcia… Contrairement aux apparences, la compagnie Soleluna ne joue cependant pas la comédie musicale Zorro mais une création de Michel Heim, Besame Macho ! C’est dans un contexte historique douloureux, celui de l’Argentine de 1982 en pleine dictature militaire, que se déroule cette comédie. Carmen et sa fille Pilar doivent faire un choix : dénoncer un anarchiste ou le cacher dans leur cabaret miteux, et courir ainsi le risque de tomber avec lui entre les mains de la junte militaire.
L’intrigue est lancée tout en rythme, peut-être avec une pointe de précipitation, mais une fois le décor planté, les péripéties comiques s’enchainent bien. En raison du registre comique retenu et du choix d’intégrer des chansons, Besame Macho n’est pas sans évoquer le style ancien de la « comédie-vaudeville » mais avec une touche de modernité. Besame Macho sera donc à réserver en priorité aux amateurs du genre (et de ses codes), qui y trouveront leur compte. Tous les comédiens chantent et on remarquera en particulier la prestation vocale de François Tantot. Les interprètes sont bien accompagnés par un trio de musiciens qui couvrent une grande diversité de registres musicaux. Besame Macho détourne en effet les paroles de nombreux classiques de la chanson, de la variété française au tango en passant par Broadway. Les textes revisités s’intègrent bien dans le déroulement de l’intrigue.
Tout en abordant des sujets graves comme la lutte pour la liberté ou l’acceptation de l’homosexualité, Besame Macho réussit à ne pas se prendre au sérieux. Le second degré et la bonne humeur l’emportent donc jusqu’au coup de théâtre final.