Bells Are Ringing (Critique)

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Bells Are Ring
©Magazine_Visuel_Bells

Livret et lyrics : Bet­ty Com­den et Adolph Green
Musique : Jule Styne
Mise en scène : Jean Lacornerie
Direc­tion musi­cale et tran­scrip­tion : Gérard Lecointe
Choré­gra­phie : Raphaël Cottin
Décors : Bruno de Lavenère

Avec
Les Per­cus­sions Claviers de Lyon : Raphaël Aggery , Sylvie Aubelle , Jérémy Dail­let , Gilles Dumoulin et Sébastien Jaudon
Gilles Bugeaud (San­dor), Clau­dine Char­reyre (Hast­ings), Estelle Danière (Gwen), Quentin Gibelin (Doc­teur Kitchell), Sophie Lenoir (Ella Peter­son), Col­in Melquiond (Blake Bar­ton), Julie Morel (Sue), Maud Van­den­ber­gue (Olga), Jacques Verzi­er (Jef­frey Moss), Franck Vincent

Notre avis (cri­tique pub­liée lors des représen­ta­tions de novem­bre 2013 au théâtre de la Croix-Rousse à Lyon) :

Jean Lacorner­ie monte pour la pre­mière fois en France Bells Are Ring­ing, un clas­sique de Brod­way des années 1950 écrit par les scé­nar­istes de Chan­tons Sous la Pluie (Bet­ty Com­den et Adolph Green) et égale­ment trans­posé à l’écran par Vin­cent Minel­li. Le spec­ta­cle met en scène la vie d’El­la Peter­son, une jeune opéra­trice télé­phonique qui se prend d’af­fec­tion — voire d’amour — pour ses clients qu’elle ne con­nait pour­tant que par la voix. Elle ira jusqu’à s’im­mis­cer dans le cours de leur vie au point de chang­er favor­able­ment leur des­tin. Des escrocs et des policiers s’in­téressent quant à eux pour des raisons bien dif­férentes à la com­pag­nie qui emploie Ella.

Le lance­ment de l’in­trigue, qui se situe dans la pièce où Ella reçoit et trans­met des mes­sages télé­phonique, peut sem­bler un peu « sta­tique » d’au­tant plus qu’il se situe dans un espace très réduit sur la scène. Ce sen­ti­ment s’ef­face toute­fois vite face à un enchaîne­ment de tableaux ryth­més et visuelle­ment très réus­sis. La recon­sti­tu­tion de l’u­nivers de New York, qui s’ap­puie sur de belles pro­jec­tions et ani­ma­tions, est séduisante et fidèle à l’im­age de « ville qui ne dort jamais ».

Sophie Lenoir peut laiss­er libre cours à sa fan­taisie dans le rôle d’El­la qu’elle rend attachante tant par sa drô­lerie que par sa sen­si­bil­ité. Elle forme un beau duo avec Jacques Verzi­er et la com­plic­ité de ces deux parte­naires de scène réguliers fait mer­veille. Gilles Bugeaud est impayable en escroc aux accents teu­tons ain­si que Franck Vin­cent en polici­er zélé mais peu per­spi­cace, pour ne citer qu’eux car les dif­férents rôles sont bien interprétés.

Jean Lacorner­ie s’est asso­cié à nou­veau aux Per­cus­sions Claviers de Lyon pour trans­pos­er la par­ti­tion de Bells Are Ring­ing. Comme avec West Side Sto­ry (ver­sion con­cert), les couleurs musi­cales de cet orchestre se mari­ent bien avec celles de cet autre spec­ta­cle de Broad­way. La scéno­gra­phie met en place les musi­ciens dans deux formes de tours répar­ties de chaque côté de la scène, ce qui se con­jugue bien avec l’at­mo­sphère new yorkaise de l’his­toire. Les belles choré­gra­phies de Raphaël Cot­tin font elles aus­si hon­neur aux com­po­si­tions de Jule Styne.

Créée en 1956, Bells Are Ring­ing, qui met en lumière le dévoue­ment d’une opéra­trice télé­phonique envers ses clients, sonne tou­jours juste à l’heure où les formes de com­mu­ni­ca­tion mod­ernes se dévelop­pent forte­ment quan­ti­ta­tive­ment par­lant mais pas tou­jours autant d’un point de vue qual­i­tatif. Autant ne pas man­quer l’ap­pel de cette comédie musi­cale, y com­pris pen­dant sa tournée jusqu’en mars 2014 !