Canada — Belles Sœurs — The Musical (Critique)

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Belles_soeurs_the_musicalD’après la pièce les Belles Soeurs de Michel Tremblay
Livret, paroles et mise en scène de René Richard Cyr
Musique de Daniel Bélanger
Adap­ta­tion anglaise du livret par Bri­an Hill
Adap­ta­tion anglaise des paroles par Neil Bartram
Adap­ta­tion de la musique et musique addi­tion­nelle par Neil Bartram
Orches­tra­tions et direc­tion musi­cale de Chris Barillaro

Dis­tri­b­u­tion :
Valerie Boyle : Yvette Longpré
Lili Con­nor : Des-Neiges Verrette
Élise Cormi­er : Lin­da Lauzon
Lisa Horner : Lisette De Courval
Genevieve Leclerc : Pier­rette Guérin
Anik Matern : Thérèse Dubuc
Geneviève St Louis : Marie-Ange Brouillette
Stephanie Mcna­ma­ra : Rose Ouimet
Mar­cia Tratt : Rhéau­na Bibeau
Astrid Van Wieren : Ger­maine Lauzon
Paula Wolf­son : Angé­line Sauvé
Joce­lyne Zuc­co : Olivine Dubuc

Quand une ménagère du Plateau Mont-Roy­al gagne un mil­lion de tim­bres-primes d’un grand mag­a­sin, sa vie s’en trou­ve com­plète­ment boulever­sée. Œuvre-phare du paysage théâ­tral québé­cois écrite par Michel Trem­blay, la pièce Les Belles-sœurs a été traduite dans plus de 25 langues et inter­prétée à tra­vers le monde. Cette his­toire uni­verselle de lutte ouvrière acquiert une nou­velle dimen­sion dans sa recréa­tion en une comédie musi­cale drôle à souhait, servie en anglais par une troupe de comé­di­ennes-chanteuses exceptionnelles.

Notre avis :
Enfin, une créa­tion entière­ment québé­coise qui a droit à sa ver­sion anglo­phone ! En effet, la pre­mière mon­di­ale anglaise de la comédie musi­cale Belles-Sœurs : The Musi­cal a eu lieu le 19 octo­bre dernier. On dit bien « comédie musi­cale » car cette ver­sion a été remaniée pour lui don­ner un air de Broad­way con­traire­ment à la ver­sion orig­i­nale qui, elle, se situ­ait plutôt dans la branche du «théâtre musical».

Mêmes décors, mêmes cos­tumes, même mise en scène mais avec une troupe dif­férente — un mélange de comé­di­ennes ontari­ennes et québé­cois­es – qui offre une autre vision de cette oeuvre.

Pourquoi faire une ver­sion dif­férente ? Sim­ple : les pro­duc­teurs veu­lent l’ex­porter vers le marché anglo­phone cana­di­en ou même directe­ment à Broad­way. On sait que Belles-Sœurs : The Musi­cal aura un suc­cès fou au Québec. En aura-t-elle autant de l’autre côté de la fron­tière ? Possiblement !

Les pro­duc­teurs ont fait appel à deux som­mités de la comédie, soit Neil Bar­tram pour l’adaptation des chan­sons dans la langue de Shake­speare ain­si que pour l’adaptation et les musiques addi­tion­nelles et Bri­an Hill pour la tra­duc­tion du livret. Ils ont gag­né leur pari : la tran­si­tion vers l’anglais se passe très bien. Et si les co-auteurs ont eu l’excellente idée de garder quelques expres­sions québé­cois­es – en français –, celles-ci s’intègrent très bien dans les dia­logues et ne devraient pas être gênantes sur le marché anglophone.

Côté musique, si on recon­naît cer­tains airs, d’autres sont très dif­férents et ce, dans le style des grandes comédies musi­cales de Rodgers & Hammerstein !
Deux nou­velles chan­sons ont été ajoutées — « I Hate Her » et « I Should Have Asked For The Moon » — et ser­vent très bien l’histoire. Les nou­veaux arrange­ments musi­caux don­nent à cette œuvre une couleur très « Broad­way » et on aime ça !

La troupe est tout sim­ple­ment extra­or­di­naire ! Nous étions tombés en amour avec la troupe fran­coph­o­ne mais celle-ci n’a rien à lui envi­er. Astrid Van Wieren qui nous offre une Ger­maine un peu plus arro­gante et plutôt « chi­ante » mais sans tomber dans l’extrême. On com­prend ses moti­va­tions tout au long de la pièce. Pier­rette, inter­prétée par Geneviève Leclerc, vous coupera le souf­fle autant par son jeu que par sa voix. Elle endosse très bien ce per­son­nage, détesté par ses sœurs et voisines, mais tant aimé du pub­lic. Réus­sit-elle à faire oubli­er Maude Guérin, l’interprète fran­coph­o­ne ? Pas tout à fait, mais elle s’en approche. Enfin, Lili Con­nor dans le rôle de Des Neiges, a droit à une chan­son remaniée et plus longue que l’o­rig­i­nale : en effet, les co-auteurs ont fait en sorte que l’on com­prenne un peu mieux l’histoire de ce per­son­nage. Fait à not­er : con­traire­ment à la ver­sion fran­coph­o­ne qui avait un 50% de texte et 50% de chan­sons, cette dernière ver­sion présente une pro­por­tion de 80% de chan­sons et 20% de texte !

Enfin, l’autre change­ment de taille, c’est le « hap­py end »… ou dis­ons, pour ne pas tout révéler, une fin plus pos­i­tive que dans la ver­sion orig­i­nale. Nous pen­sons vrai­ment que cette ver­sion pour­rait faire un mal­heur à l’extérieur du Québec. Du moins, elle pos­sède tous les ingré­di­ents pour y parvenir !

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