Une comédie de Carlo Goldoni, mise en scène par Marjorie Nakache, adaptation et mise en musique par Xavier Marcheschi, chant Kristel Adams Avec Steeve Ammanou, Daniel Besse, Séverine Debels, Léa Drucker, Odile Fredeval, Malika Gormezano, Philippe Le Mercier, Riton Lebman, Xavier Marcheschi, Sonja Mazouz, Nils Ohlund.
Chioggia, Stains : même combat !
Prendre une pièce classique et la remodeler avec le langage contemporain est une idée vraiment intéressante qui tend à nous prouver l’intemporalité de certaines oeuvres. Ainsi, cet ultime opus de Goldoni. L’auteur fait vivre une dizaine de personnages au sein d’un même quartier, Chioggia dans la banlieue de Venise. Querelles, quiproquos puis réconciliations servent de trame au spectacle. On suit avec plaisir cette farce courte (une heure quinze) servie par des comédiesn à l’énergie communicative.
Le travail de réécriture a été mené en collaboration avec des jeunes de Stains, l’un d’eux tient d’ailleurs un rôle clef (Steeve Ammanou alias Toffolo le glandeur). Deux axes ont été choisis : faire cohabiter le parler « banlieue » et la logorrhée pseudo-intellectuelle très tendance, avec tous kes clichés afférents aux deux styles. Le mélange détonnant fonctionne bien même s’il apparaît un rien facile.
Les passages musicaux sont peu nombreux et très courts. Deux petites chansons ont été écrites (sur une musique originale de Frédéric Marcheschi), des musiques diverses accompagnent l’action (on reconnaît René Aubry ou le « Casanova » de Nino Rota). Baroufe à Chioggia n’est toutefois pas un spectacle musical en soi.
La mise en scène est inspirée, les décors ingénieux et franchement beaux. Il faut d’ailleurs noter l’originalité de la salle où les banquettes côtoient des tables ce qui donne une ambiance cabaret cosy plus que sympathique. On se prend à rêver d’un vrai spectacle musical en ce lieu hospitalier ! Mention spéciale pour l’accueil de chaque spectateur, très chaleureux.
Enfin, pour tous ceux que le mot « banlieue » fait frémir d’horreur, je précise que la navette (gratuite) de la Porte de la Chapelle au théâtre est à leur disposition. Là encore, l’accueil est des plus chaleureux. Un seul mot d’ordre : tous à Stains !