Par la compagnie Accrorap
Chorégraphie et direction artistique : Kader Attou
Musique : Manuel Wandji
Avec Kader Attou, Habib Benziane, Jozé Dos Sontos, Pierre Bolo, Christelle Blanc, Rukmini Chatterjee, Vaishali Trivedi et Prashant Shah
Jeune chorégraphe phare de la génération hip-hop, Kader Attou propose avec Anokha une rencontre entre la danse sacrée indienne (et plus précisément le khatak et le bharatanatyam) et le hip-hop. Le mariage de ces deux genres si opposés semblait plus qu’improbable. Pourtant, la fusion entre ces deux styles semble d’une évidence rare, comme si l’élégance codifiée de la danse indienne devait forcément rencontrer un jour la fausse nonchalance du hip-hop, comme si le raffinement posé de l’une répondait parfaitement à l’athlétique virtuosité de l’autre. Dans Anokha, le profane s’unit naturellement au sacré et l’Occident rejoint l’Orient en réunissant les talents de danseurs français et indiens.
Découpé en quatre tableaux, Anokha évoque d’abord la rencontre entre les deux mondes (sans aucun doute un des meilleurs moments du spectacle), la non-violence prônée par Ghandi, le détournement du symbole de la svastika et enfin, la mythologie indienne. Le métissage des cultures est permanent, le dialogue chorégraphique est animé et l’exultation des corps n’est pas moins baignée d’une spiritualité certaine.
La musique originale de Manuel Wandji flirte parfois avec le son des compilations branchées (Buddha Bar et autres Café del Mar) mais est finalement parfaitement appropriée à cette fusion entre tradition, modernité et exotisme.
Plus qu’une invitation au voyage, Anokha est d’abord une réflexion sur l’altérité, résultant d’un fructueux travail d’échange et de dialogue entre deux cultures.