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Ann’So et Steeve de Paz — Cassim Show

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Ann’So et Steeve de Paz — Cassim Show

Ann'So et Steeve De Paz ©DR
Ann’­So et Steeve De Paz ©DR
Le ren­dez-vous a lieu au Zénith. Steeve de Paz et Ann’­So nous accor­dent un peu de temps à deux jours de la pre­mière parisi­enne. Pour eux, l’aven­ture d’Ali Baba a com­mencé il y a quelques années, Ann’­So était même là quand l’idée a ger­mé dans la tête de Fab­rice Aboulk­er. « Ca a com­mencé un soir où on était plusieurs à dîn­er dans un restau­rant maro­cain. Fab­rice s’est dit ‘Tiens, si on fai­sait une comédie musi­cale sur Ali Baba ?’ et on s’est dit ‘Pourquoi pas ?’. Au début, ils ont com­mencé à se voir une fois par semaine, et moi je pas­sais faire leurs maque­ttes. Tout de suite, je me suis bien aco­quinée avec le per­son­nage de Mme Cas­sim. » Et si ça com­mence dans un restau­rant pour Ann’­So, pour Steeve, ce sera dans une cui­sine. « Moi, c’est assez drôle parce que ça date de l’en­fance. Mon grand-père était musi­cien et jouait avec Enri­co Macias. J’ai ren­con­tré Fab­rice par le biais du fils d’En­ri­co qui tra­vaille avec lui depuis longtemps. J’ai passé une audi­tion dans sa cui­sine ! Et voilà, je crois que Mr Cas­sim est né ce jour-là. »

Des per­son­nages tail­lés sur mesure pour leurs interprètes 
« Très tôt, on a été en con­tact avec les auteurs, ce qui fait qu’on a des per­son­nages sur mesure » explique Steeve. A ce pro­pos, il ne tar­it pas d’éloges sur Mme Cas­sim . « C’est un per­son­nage fasci­nant. C’est quelqu’un qui peut vous embobin­er mais en même temps, elle séduit tout ce qui bouge. C’est machi­avélique parce qu’elle veut le pou­voir. Mais je crois qu’elle veut surtout qu’on la respecte, qu’on la regarde, qu’on sache qu’elle existe. » Quant à l’in­téressée, elle sem­ble atten­drie par la gen­til­lesse de son mari. « Il a un bon fond, il veut tout faire pour plaire à sa femme. Il aime que sa famille soit réu­nie, que tout le monde s’en­tende bien. Il ne veut pas qu’il y ait de drame et finale­ment, il se retrou­ve dans des sit­u­a­tions que ne lui plaisent pas for­cé­ment. » Des per­son­nages, qui sous leurs aspects car­toonesques, ont longue­ment été tra­vail­lés avec le met­teur en scène. « Joël Lauw­ers est quelqu’un qui adore analyser les rap­ports humains et les psy­cholo­gies de cha­cun, explique Ann’­So. Dans des per­son­nages qui auraient pu paraître car­i­cat­u­raux, il est allé chercher toute une palette, il nous aide à dévelop­per plein de facettes dif­férentes, des choses qui sont peut-être très dis­crètes mais qui nous nour­ris­sent et font qu’on ne va jamais s’embêter à jouer notre rôle. »

L’é­tape toulon­naise de cet été leur a per­mis de rôder le spec­ta­cle sur scène et de créer une com­plic­ité au sein de la troupe. « Ca a été une vraie pos­si­bil­ité de se ren­con­tr­er les uns les autres. On était tous impliqués, il n’y avait pas d’échap­pa­toire, c’é­tait très dense » racon­te Ann’­So. « C’est là que la troupe d’Ali Baba s’est for­mée, les ami­tiés, les pri­vate jokes, toutes ces bêtis­es qui font qu’on forme une équipe » ajoute Steeve. « Ce qui est chou­ette dans cette troupe c’est que per­son­ne n’est une star ou n’a déjà fait des preuves extra­or­di­naires, donc on est tous au même point où on a tout à don­ner, tout à prou­ver. C’est ce qui nous a liés » con­fie Ann’So.

Et à quelques jours de la pre­mière parisi­enne, com­ment se sent notre duo de choc ? « Ramol­los du ciboulot, jambe de bois et tra la la ! » dit Ann’­So en riant. « Paris, c’est un sacré cap, ajoute-t-elle, on sait tout ce que ça implique. On arrive avec tous nos rêves. On a les jambes molles et on a peur de ne pas y arriv­er. Jusqu’à l’in­stant où je suis sur scène, j’ai l’im­pres­sion que je n’ar­riverai pas à chanter. » « On est soudain pris de mal­adies incroy­ables mais après le spec­ta­cle, on n’a plus rien ! La veille du spec­ta­cle de Toulon, j’ai fait une série de cauchemars, c’é­tait ter­ri­ble ! » racon­te Steeve.

Voca­tions précoces 
Depuis tou­jours, les deux com­pars­es sont fascinés par les feux de la rampe. « Moi, ça a com­mencé au lycée, pré­cise Ann’­So. Je me suis tou­jours débrouil­lée pour qu’on monte des pièces à la fin de l’an­née. A un moment don­né, je me suis retrou­vé dans un lycée unique­ment théâ­tral et le pro­fesseur a mon­té un opéra-bouffe d’Of­fen­bach. Il fal­lait savoir chanter, il y a eu des audi­tions et il s’est avéré que j’avais une belle voix ! Voilà com­ment ça a com­mencé ! » Pour Steeve, la voca­tion sem­ble tout aus­si pré­coce. « Je voulais être clown, je me suis retrou­vé à neuf ans à l’Ecole du Cirque d’An­nie Fratelli­ni. C’é­tait très sérieux et là je me suis ren­du compte que ce que je voulais, c’est faire rire, et ça me saoûlait un peu de faire du trapèze et tout ça… Je suis allé dans une école de théâtre à 12 ans, et ensuite, ma tante qui était chanteuse de jazz m’a emmené au Petit Con­ser­va­toire de Mireille. J’y suis entré en voulant faire des sketch­es, et c’est Mireille qui m’a fait chanter. »

Pour Steeve, la comédie musi­cale fait aus­si par­tie de son enfance. « J’ai passé ma vie à être devant tous les films musi­caux d’Hol­ly­wood : Fun­ny Girl, Les hommes préfèrent les blondes… Cho­rus Line, je con­nais les répliques par coeur. La comédie musi­cale, c’est le top pour un artiste car il s’ex­prime dans tout ! » déclare-t-il avec ent­hou­si­asme. Et quand sa parte­naire explique qu’elle n’est pas experte en la matière, Steeve lui lance « Ta vie est une comédie musi­cale ! ». « Je suis dans un film per­ma­nent, je chante toute la journée, je racon­te des con­ner­ies en chan­tant ! » con­clut Ann’So.

Et le futur s’an­nonce-t-il chan­tant ? « Ma vie, c’est d’être sur scène, que ce soit pour chanter ou faire des sketch­es, explique Ann’­So. La comédie, c’est aus­si impor­tant que le chant. J’ai envie de me bat­tre pour être sur scène. J’ai l’im­pres­sion d’être venue au monde pour exprimer, pour éprou­ver des sen­sa­tions et plus on m’en don­nera à vivre, plus je serai con­tente. » « La scène, pour moi, c’est un équili­bre », ajoute Steeve. « Quand je ne suis pas sur scène, j’ai besoin de faire mon show ! Mais quand je sais que chaque soir, je peux faire mon show, je suis plus posé. Je n’en­vis­age pas la vie sans la scène mais j’ai aus­si des envies d’al­bums, de ciné­ma, de plein de choses… »

A la veille de la pre­mière, que leur souhaiter ? « Que ça marche pour qu’on puisse s’en­v­ol­er de nos pro­pres ailes » répond Ann’­So. « Qu’on puisse s’en­gager dans d’autres aven­tures, par­tir vers d’autres folies » ajoute Steeve. Pas de doute, ces Cas­sim sont en phase.