Angel Rojas et Carlos Rodriguez — Les princes du flamenco

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Carlos Rodriguez et Angel Rojas ©DR

Carlos Rodriguez et Angel Rojas ©DR
Car­los Rodriguez et Angel Rojas ©DR
Impos­si­ble de sor­tir de Don Juan sans avoir été impres­sion­né par les épous­tou­flants bal­lets fla­men­co. Si une chose fait l’u­na­nim­ité, c’est bien le tra­vail tal­entueux des deux jeunes danseurs choré­graphes, Angel Rojas et Car­los Rodriguez, qui insuf­flent pas­sion, fièvre et sen­su­al­ité à ce spectacle.

Venus d’Es­pagne, Angel et Car­los sont nés avec la danse. « D’aus­si loin que je me sou­vi­enne, ça a tou­jours été une pas­sion, con­fie Angel. » « Une des mes soeurs m’a famil­iarisé très jeune avec le monde de la danse et c’est un univers qui m’a tou­jours plu, ajoute Car­los. » Tous deux com­men­cent donc très tôt et sont fascinés par les grands noms tels que Noureïev, Barysh­nikov pour Car­los ou Anto­nio Gades, légende du fla­men­co, pour Angel. Leur for­ma­tion passe par dif­férents styles : clas­sique, con­tem­po­rain et bien sûr fla­men­co. Très vite, la danse devient un méti­er : Car­los débute pro­fes­sion­nelle­ment à 13 ans et Angel à 16.

Alors qu’ils ont à peine vingt ans, ils fondent leur com­pag­nie : le Nue­vo Bal­let Español « Il y a dix ans, se sou­vient Angel, nous avons fondé le NBE parce que nous avions envie de nous retrou­ver entre gens de notre généra­tion et de met­tre en com­mun nos dif­férences expéri­ences et d’ex­plor­er notre vision de la danse. » « Nous avons notre style pro­pre, ajoute Car­los, et ce style vient juste­ment du mélange de toutes ces dis­ci­plines (clas­sique, con­tem­po­rain) qui ali­mente le fla­men­co, celui-ci restant la pierre de touche de notre tra­vail. » Leurs pro­duc­tions con­nais­sent rapi­de­ment un reten­tisse­ment cer­tain dans le monde de la danse et la troupe se pro­duit sur de nom­breuses scènes inter­na­tionales, de Lon­dres à Montréal.

En 2004, Angel et Car­los rejoignent l’équipe de Don Juan. « Il y a eu un grand cast­ing de choré­graphes, explique Car­los, et nous avons été choi­sis pour notre style. » Alors qu’ils n’é­taient « que » choré­graphes pour la pro­duc­tion cana­di­enne, Angel et Car­los sont désor­mais sous les feux de la rampe chaque soir à Paris. « Le pro­duc­teur nous a demandé de danser pour la ver­sion parisi­enne, pré­cise Angel. Nous trou­vions l’idée très intéres­sante. Nous avons dan­sé plusieurs fois avec notre com­pag­nie en France, en ban­lieue, en province, mais jamais à Paris. C’est donc une pre­mière approche de votre cap­i­tale et nous devri­ons jouer à Paris l’an­née prochaine avec nos pro­pres spec­ta­cles. Et puis le pub­lic parisien est très chaleureux ! »

Si les deux artistes par­ticipent pour la pre­mière fois à une comédie musi­cale, tous deux ont tou­jours beau­coup appré­cié le genre. Angel aime par­ti­c­ulière­ment la comédie musi­cale améri­caine. Et Car­los ajoute : « J’aime ce mélange d’artistes de toutes dis­ci­plines, la com­bi­nai­son de tous ces tal­ents. Et puis, la comédie musi­cale est un art pop­u­laire et acces­si­ble. » Dans Don Juan, Car­los et Angel esti­ment par­ti­c­ulière­ment la mise en scène de Gilles Maheu. « En fait, on aime tout dans ce musi­cal ! s’ex­clame Angel. » « Surtout les lumières… et les choré­gra­phies, ajoute Car­los en riant. Plus sérieuse­ment, c’est vrai­ment un musi­cal con­tem­po­rain qui apporte des choses nou­velles, mod­ernes, c’est vrai­ment avant-gardiste. » L’aven­ture Don Juan pour­rait se pro­longer si le spec­ta­cle se joue en Espagne tel que que la pro­duc­tion le prévoit.

En atten­dant, les deux jeunes danseurs-choré­graphes pour­suiv­ent tran­quille­ment mais sûre­ment leur con­quête de la France. Et pour une fois, c’est la province qui est gâtée. Le Nue­vo Bal­let Español se pro­duira à Lyon (le 5 avril), à Lori­ent (le 7 et 8), au Mans (le 9), à La Baule (le 10), à St Eti­enne (le 12), à Rodez (le 13) et enfin Périgueux (le 13 et 14) et présen­tera, selon les salles, soit Furia, soit Fla­men­co Direc­to, deux de leurs récentes créa­tions. Un univers pas­sion­né et enflam­mé à décou­vrir de toute urgence !