
Musiques d’Offenbach, Lopez, Christiné, Scotto…
Auteur : David Koenig.
Metteur en scène : Guillaume Nozach.
Au piano: Lucile Steunou ou Vinh Giang Vovan.
Avec : Aurélie Koenig & David Koenig.
L’opérette c’est la fête mais c’est aussi l’amour ! Et on peut dire qu’Angélique et Charles l’ont trouvée.
Deux célibataires parisiens se séduisent, s’amusent, se disputent, se rabibochent au rythme des plus grands airs d’opérette. Entre le Dom Juan de service et la petit bourgeoise fille à papa, c’est l’étincelle qui embrase les coeurs. Ils nous entraînent dans une folle farandole de rires et d’émotions. Mais l’amour sortira-t-il vainqueur ?
Des airs connus et d’autres un peu moins à déguster sans modération avec un texte savoureux…
Notre avis :
Ils sont un couple à la ville et ils s’aiment sur la scène… il y a pire comme situation ! Amour gloire et opérette l’offre joliment à David et Aurélie Koenig. Ils deviennent Charles et Angélique, deux célibataires du début du 20ème siècle que le destin et l’amour vont mettre sur le même chemin. Elle rêve du prince charmant, il proclame « qu’aimer une seule femme, c’est priver les autres d’amour »… L’intrigue est universelle. Elle prend ici un certain charme dû à la relation des deux artistes et à cette ambiance un peu désuète du début du siècle dernier. Depuis leur rencontre un soir à l’opéra jusqu’à leurs retrouvailles émues, en passant par les inévitables péripéties d’une histoire d’amour digne de ce nom, Charles et Angélique vont chanter la séduction, la passion, la jalousie et autre déclaration enflammée.
Évoluant sur la petite scène du Théâtre Clavel, entre un gramophone, un chapeau haut de forme et un exemplaire du « Petit Parisien », David et Aurélie Koenig se donnent la réplique pendant plus d’une heure dans un spectacle qui mêle pièce de théâtre et opérette. Une pièce réunissant tous les ingrédients du boulevard traditionnel : le séducteur et la petite Bourgeoise parisienne, la bonne aux mœurs légères, l’amoureux insistant… et durant laquelle nos deux tourtereaux interprètent les plus célèbres airs d’opérette. L’on y retrouve pêle-mêle, Les petits païens, Rossignol de mes amours, Tea for two, Belle nuit, ô nuit d’amour, Mexico… Plus que le livret, c’est d’ailleurs cette originalité qu’il faut surtout saluer, car évitant soigneusement l’éternel « pot-pourri Offenbach », la compagnie Elixir Enchanté a eu la très bonne idée de choisir une large sélection de périodes et d’auteurs différents. Si bien qu’Offenbach côtoie Luis Mariano et que La route fleurie côtoie Les femmes de La Périchole.
Une poignée d’accessoires et quelques clins d’œil sonores des publicités de l’époque restituent parfaitement l’atmosphère cosy et feutrée de ces années. Le tandem campe tous les personnages du récit, une galerie très diverse et originale, et s’en donne à cœur-joie, autour d’une tasse de thé ou à dos d’âne. Prenant un plaisir évident à se tourner autour, danser et chanter ces airs et mélodies qu’ils aiment tant, — l’on regrette d’ailleurs que les extraits chantés soient trop courts — nos deux héros font finalement une très belle déclaration d’amour… à l’opérette bien sûr.