Accueil Talent à suivre Amala Landré — Romantique et rebelle

Amala Landré — Romantique et rebelle

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Amala Landré — Romantique et rebelle
Amala Landré © Mathias Bord
Amala Lan­dré © Math­ias Bord

Com­ment avez-vous abor­dé le monde du théâtre ?
Mais je suis née dedans! En effet, mes par­ents ont tou­jours eu une com­pag­nie de théâtre musi­cal pour enfants (« Patch­work » de Patrice Lan­dré et Oona Hodges). J’ai donc passé toute mon enfance à baign­er dans cet univers et très vite j’ai su que j’y resterai tou­jours, ce qui n’est, par exem­ple, pas le cas pour mon frère. Cepen­dant, j’ai suivi une for­ma­tion très sérieuse en comédie, en chant et même en acro­batie, et mes par­ents m’ont claire­ment sig­nifié qu’il fal­lait que je trace mon chemin toute seule !

Quel a été votre pre­mier rôle ?
Mon pre­mier rôle impor­tant, j’é­tais encore assez jeune, était celui d’Esther dans la pièce de Racine, au Théâtre du Ranelagh. Juste après, en 2000, j’ai inté­gré une troupe anglo-sax­onne pour jouer et chanter  en anglais ! le rôle de Marie-Madeleine dans God­spell à l’Eglise Améri­caine. Il y a eu ensuite un spec­ta­cle autour de la magie (Abra­cadabra au Sud­den Théâtre) qui fut une expéri­ence éton­nante et non dénuée d’in­térêt. Mais c’est surtout l’al­ter­nance des rôles de Blanche-Neige et de la reine dans la mise en scène de Jean-Luc More­au aux Folies Bergère qui a été un véri­ta­ble cadeau pour moi. Tenir l’un ou l’autre rôle dans une même pièce m’a vrai­ment per­mis d’ex­ploiter beau­coup de ressources en moi, aidée en cela par la grande lib­erté que nous lais­sait le met­teur en scène pour faire des propo­si­tions qu’il savait ensuite exploiter pour nous emmen­er encore plus loin qu’on l’imag­i­nait soi-même.

Puis vint le Vio­lon sur le Toit
Oui. J’ai passé une audi­tion ouverte, avec bien sûr en vue un des trois rôles de soeurs. J’ai finale­ment eu le rôle de la plus jeune soeur, au car­ac­tère très affir­mé, d’une grande douceur mais n’hési­tant pas à arracher les portes de la tra­di­tion que ses deux soeurs aînées ont précédem­ment et courageuse­ment entrou­vertes. Dans ma façon de tra­vailler le rôle, qui est quand même celui d’une gamine de 16 ans, j’ai essayé de mod­erniser cette image d’une ado­les­cente rêveuse et sen­si­ble en la ren­dant volon­taire et sûre d’elle. Je suis vrai­ment très fière de faire par­tie de cette aven­ture qui est une mag­nifique ren­con­tre, aus­si bien d’un point de vue pro­fes­sion­nel qu’hu­main. La nature même de la pièce opère une forme de magie sur toute l’équipe, grâce à son beau mes­sage d’amour, de lib­erté et d’hu­man­ité, tout cela astu­cieuse­ment évo­qué à tra­vers le sujet lui-même, les chan­sons, l’hu­mour tou­jours présent mal­gré les instants d’é­mo­tion ou de tragédie. Pour moi, l’in­térêt fon­da­men­tal de cette oeu­vre, et en par­ti­c­uli­er dans le cadre de mon per­son­nage, est l’in­croy­able pro­mo­tion de l’é­man­ci­pa­tion de la femme et la façon dont cha­cune des femmes de la pièce va la vivre. C’est mal­heureuse­ment encore et tou­jours un sujet brûlant d’ac­tu­al­ité, car n’ou­blions pas qu’au­jour­d’hui encore dans le monde des mil­lions de femmes ne sont pas maîtress­es de leur des­tin, et subis­sent des mariages arrangés voire forcés.

Est-ce que la présence de votre vraie maman dans la pièce vous apporte quelque chose de différent ?
Oui bien sûr car, enfin, je joue avec ma mère, alors que je n’ai jamais eu l’oc­ca­sion de le faire dans sa pro­pre com­pag­nie ! Ma maman joue en alter­nance le rôle de la Grand-Mère dans la scène du rêve, et une fois par semaine celui, prin­ci­pal, de la mère (avec Isabelle Fer­ron en rôle-titre), donc de ma mère dans la pièce. Il est évi­dent que dans cer­taines scènes, je ne peux empêch­er une cer­taine forme de con­fu­sion dans nos rap­ports mère-fille qui influ­ence cer­taine­ment notre façon de jouer respec­tive car l’é­mo­tion dans nos échanges est innée et se réper­cute plus naturelle­ment dans la pièce.

Quels sont vos pro­jets actuels ou à venir?
Je joue égale­ment en ce moment une comédie musi­cale pour enfants aux Folies Bergère, 1001 Plumes, dans le rôle d’une sirène… Je prends beau­coup de plaisir par le car­ac­tère mythologique du per­son­nage, par l’in­vestisse­ment physique que cela représente de don­ner l’il­lu­sion d’être plongée dans l’eau, et puis ma chan­son est mag­nifique ! Quant à l’avenir, quelques pro­jets sont en vue mais nous en repar­lerons plus tard, pour l’in­stant nous espérons tous pou­voir con­tin­uer de jouer le Vio­lon encore longtemps…