Alyssa Landry, vous êtes Ilona dans Rendez-Vous (She Loves Me), connaissiez-vous l’œuvre avant de l’interpréter ?
Pas du tout. J’ai écouté, avant l’audition, la version de Ruthie Henshall et je trouvais ça à tomber par terre. Mais je ne connaissais pas car ce n’est pas une comédie musicale qui se joue tant que ça.
La distribution est très orientée « théâtre musical » avec en plus Kad Merad, acteur populaire de cinéma. Comment s’est fait le travail d’équipe avec ce mélange ?
Je dirais que ça a démarré un peu lentement car je pense que Kad était sans doute pudique ou peut-être intimidé. On n’a pas les mêmes façons de travailler. Il a plus l’habitude d’un travail sur la courte durée, le temps d’une prise, et nous, c’est plus un travail de longue haleine. Ca a mis quelques semaines à se mettre en place, mais ce qui a été très intéressant pour nous, ça a été de voir sa façon de travailler dans l’improvisation, dans l’humour, il propose des choses. Et ça a été enrichissant pour tous de s’inspirer les uns des autres, de nos différences de méthodes.
Sinon, on aurait pu redouter l’arrivée d’une star, mais c’est quelqu’un de très simple, généreux, qui a tout de suite ouvert sa loge. Il est fédérateur dans une équipe.
Venons-en à votre personnage. Comment le définiriez-vous ?
L’expression qui vient souvent, c’est « coeur d’artichaut ». Moi, Américaine, j’ai toujours pensé que « coeur d’artichaut » définissait quelqu’un qui était comme un hérisson à l’extérieur et tout tendre à l’intérieur, mais ce n’est pas ça du tout ! (rires) En tout cas, ça correspond bien à Ilona, qui tombe amoureuse tout le temps mais qui, à chaque fois, croit que ça va être le grand amour. C’est quelqu’un de très naïf et de réaliste à la fois. Elle a beaucoup de paradoxes.
Qu’est-ce qui vous intéresse le plus dans le fait de jouer ce personnage ?
C’est un personnage qui passe par plein d’émotions, de l’état amoureux à la colère, en passant par un numéro drôle… En plus, je peux danser et ça fait des années que je ne l’avais pas fait. En fait, ce n’est que du plaisir ! (rires)
Quel moment vous plaît le plus dans le spectacle ?
Quand je danse le pas de deux avec Laurent, dans sa chanson « Ilona ». Pourtant, je ne dis rien et je ne chante rien, mais c’est un moment où je suis au départ dans un état de douleur et de tristesse, et il parvient à me re-séduire dans cette chanson… avant de me décevoir à nouveau, ce qui m’amène ensuite à chanter « Je ne veux plus ». J’adore ce passage-là car Ilona traverse plein d’états différents.
Y a‑t-il des choses de vous que vous retrouvez dans ce personnage ?
Je pense qu’à de rares exceptions près, on est tous naïfs quant il s’agit de l’amour. On a tous envie de rencontrer le vrai amour, de le voir dans la personne qu’on vient de rencontrer. Ce que vit Ilona est très universel. L’envie de croire à l’amour parle à beaucoup de gens, non ?