Alice Ripley, tout d’abord, félicitations pour votre Tony Award de la meilleure actrice dans un musical. Quelle a été votre réaction quand vous avez appris votre nomination, puis quand vous avez gagné ?
J’ai appris ma nomination en regardant les informations sur une chaîne locale, assise sur mon canapé, en sous-vêtements ! Ma réaction a été de l’excitation, mêlée à une petite pointe de surprise seulement, car après tout, j’ai travaillé à ça toute ma vie !
Quand j’ai gagné, j’étais assise dans mon fauteuil à Radio City, à côté de mon mari. Je trouvais surréaliste que ça m’arrive à moi, mais encore une fois, j’ai travaillé toute ma vie pour ça et tout le monde me disait que j’allais gagner. Je me sentais quand-même très godiche pendant que je me dirigeais vers la scène. Je faisais très attention car j’avais une robe avec une traîne et des chaussures que je n’avais jamais portées avant. Bon, cette fois, je ne suis pas tombée !
Imaginez que vous êtes devant un public de Français qui aiment les musicals mais ne vous connaissent pas encore complètement, comment vous décririez-vous ?
Je commencerais d’abord par chanter. Ensuite, je ferais une petite danse coquine qui finirait en tragédie ! Ensuite, il y aurait une stimulante session de questions-réponses, accompagnée d’un plateau de fromages du chef et d’une sélection de vins.
Comment avez-vous décidé de vous lancer dans le théâtre musical ?
J’ai commencé au Lakewood Little Theatre (qui s ‘appelle maintenant le Beck Center) à Cleveland, dans l’Ohio, dans un cours de théâtre qui se concluait chaque année par un spectacle étudiant. Cela a été une excellente formation. A l’époque, cet endroit ressemblait beaucoup à la description du studio dans la chanson « At The Ballet » de Chorus Line : « En haut d’un escalier raide et étroit… ».
Ma première audition à Lakewood était pour le rôle de Dorothy dans Le Magicien d’Oz. J’ai décroché le rôle… d’un singe volant, bien que j’aie peut-être enjolivé l’histoire au fil des années !
« Viser le rôle de Dorothy et obtenir celui du singe », c’est un peu le thème central de ma vie mais, je crois que ça a plutôt bien marché !
Vous êtes impliquée dans Next To Normal depuis ses débuts off-Broadway. Qu’est-ce qui vous a attirée dans ce projet au départ ?
J’ai aimé la complexité de Diana. Un personnage féminin, dans un nouveau musical, dont on montre la douleur au public : ce n’est pas banal ! Dans le musical, la douleur réelle reste plutôt en coulisses. Notre public idéal apprécie le choc émotionnel frontal de Next To Normal.
Comment décririez-vous Diana et qu’est-ce qui est le plus difficile dans son interprétation ?
C’est une rebelle, du genre à faire de la moto sans casque, sous la pluie, à tout essayer au moins une fois dans sa vie… Elle grandit sous nos yeux. Le plus grand challenge avec Diana, c’est d’arriver à la gérer hors de la scène car parfois, j’ai l’impression de vivre avec elle tout le temps.
Vous alternez entre Broadway et votre groupe de rock. Avez-vous une préférence ou bien les deux sont-ils essentiels à votre équilibre ?
Les deux sont un luxe, le strict essentiel étant de pouvoir faire de la musique devant un public d’au moins une personne.
Quel conseil donneriez-vous à de jeunes artistes ?
Si votre vie d’artiste est un arc tracé dans le ciel sacré par une flèche,
Alors vous devez libérer cette flèche et ne jamais la laisser diverger de sa cible de départ,
Même pour une seconde, même après l’avoir lâchée,
Car la vérité, c’est que l’erreur n’est jamais loin,
Et il y a des chances que vous la fassiez. Cette erreur en question.
Vous pouvez voir la performance d’Alice Ripley aux Tony Awards 2009 :
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=TPfxUGMKgLA[/youtube]
Ainsi que son discours de remerciements :
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=T8Kcj0FSP7g[/youtube]
Le site officiel de Next To Normal