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Al compas del tiempo

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Ama­teurs de fla­men­co, ce spec­ta­cle est pour vous

Vous con­nais­sez sans doute Cristi­na Hoyos comme la parte­naire sen­sa­tion­nelle d’An­to­nio Gades dans Noces de sang, le film de Car­los Saura. Ensem­ble, ils ont dan­sé une Car­men éton­nante de nou­veau pour le ciné­ma et Car­los Saura en 1983. Le film devient un spec­ta­cle épous­tou­flant. Depuis 10 ans Cristi­na Hoyos a fondé sa pro­pre com­pag­nie et pro­pose de faire per­dur­er l’e­sprit ances­tral du Fla­men­co à tra­vers le monde. Prof­itez de sa halte à Mogador pour aller l’applaudir.

Gar­di­ens du tem­ple du Fla­men­co, la troupe, très pro­fes­sion­nelle, claque des talons, vire­volte des mains : rien ne manque. La danse, nerveuse et syn­copée, est mag­nifique­ment servie par une musique inter­prétée par trois gui­taristes et autant de chanteurs qui don­nent toute son âme au spec­ta­cle. Ils illus­trent à eux seuls l’aspect Gitan qui donne ses let­tres de nobless­es au genre qui puise ses racines en Andalousie. Ren­dons grâce à Cristi­na Hoyos de ne pas présen­ter un Fla­men­co pour touristes : vous ne ver­rez aucune castil­lane au regard de feu faire vrom­bir ses castag­nettes, mais plutôt une recherche choré­graphique par­fois épurée autour du genre. En se lais­sant aller, on peut se rêver en Espagne pour un sup­plé­ment de vacances… Un des moments les plus intens­es du spec­ta­cle est le rap­pel durant lequel chaque chanteur se « lâche » dans une impro­vi­sa­tion vocale et dan­sée par­ti­c­ulière­ment spec­tac­u­laire. Si vous ne con­nais­sez pas le Fla­men­co, c’est l’oc­ca­sion rêvée de faire une belle décou­verte. Même si le spec­ta­cle manque un peu de cette moder­nité dont se réclame.