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Agnès Varda en coffret. Des films, du musical, des cotes de blettes…

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Agnès Varda en coffret. Des films, du musical, des cotes de blettes…

Depuis le 21 novem­bre, l’in­té­grale des oeu­vres (avec en prime la recette du gratin des cotes de blettes judi­cieuse­ment glis­sée dans une pochette sur­prise) se trou­ve désor­mais à portée de main, dans un cof­fret de presque deux kilos, une boîte de « galettes » à con­som­mer sans mod­éra­tion aucune. Agnès Var­da est assuré­ment une chat­te : sou­ple, curieuse, mali­cieuse, n’hési­tant pas à sor­tir les griffes quand il faut… Ses trois vies (pho­tographe, cinéaste, artiste… chou­ette : il lui en reste qua­tre !) tra­cent un par­cours hors du commun.

Par­mi les galettes, out­re les films con­nus comme Cléo de cinq à sept (qui n’a rien per­du de sa force, avec en prime une poésie qui s’af­firme avec le temps) ou Sans toi ni loi, grap­pillez dans l’oeu­vre de la dame. Savourez les exquis doc­u­men­taires à l’in­star de Daguer­réo­types con­sacré aux habi­tants de sa rue, les superbes glaneurs et la glaneuse, jusqu’aux Plages d’Ag­nès, le plus récent, dans lequel la cinéaste se racon­te et provoque une belle émo­tion chez le spec­ta­teur, qu’elle sait ren­dre complice.

Ce cof­fret per­me­t­tra égale­ment de se rep­longer dans l’u­nivers et l’oeu­vre de Jacques Demy. Jacquot de Nantes demeure l’un des plus vibrants hom­mages d’une cinéaste à un autre, en explo­rant le monde de l’en­fance. Les deux doc­u­men­taires : Les Demoi­selles ont eu 25 ans et L’u­nivers de Jacques Demy met­tent en lumière, grâce au regard, tan­tôt ten­dre, tan­tôt facétieux d’Ag­nès Var­da, le tra­vail et la vie d’un des réal­isa­teurs les plus impor­tants du ciné­ma français. D’ailleurs, en guise de taquiner­ie, la cinéaste s’est frot­tée à la pub­lic­ité (à deux repris­es). Je vous con­seille par­ti­c­ulière­ment celle pour Tup­per­ware réal­isée dans les années 70 : une comédie musi­cale mise en musique par Alain Gor­a­guer qui a beau­coup amusé Jacques Demy puisqu’on y voit un marin chan­tant, au milieu de ménagères très en verve. Les ama­teurs de films musi­caux ne man­queront pas davan­tage L’une chante, l’autre pas, ain­si que Lions love, avec au cast­ing les auteurs de Hair

Par­mi ces galettes se trou­vent des inédits, des bouts de film non ter­minés : la décou­verte d’un jeune acteur (Gérard Depar­dieu à 19 ans), une jeune Agnès qui part pho­togra­phi­er Bras­saï en pleine rue, un pro­jet de 1967, très engagé, réal­isé con­tre la sit­u­a­tion poli­tique en Grèce, film tourné mais qui a mys­térieuse­ment dis­paru de la salle de mon­tage (la copie ici présen­tée provient de la ciné­math­èque de Bel­gique) et une mine de trou­vailles, à décou­vrir en flâ­nant « de ci de là » en grig­no­tant les « notes latérales » rédigées par la dame dans le petit livret attenant. D’autres petits films rela­tent ses expéri­ences de « visu­al artist » (elle préfère ce terme à « plas­ti­ci­enne ») : entre Patatu­topia (où elle n’hésite pas à arpen­ter les locaux de l’ex­po­si­tion véni­ti­enne dans un cos­tume de pomme de terre) à ses instal­la­tions à la fon­da­tion Carti­er : tout un nou­v­el univers à explor­er. Nous ne sauri­ons que trop vous con­seiller ce petit cof­fret aux tré­sors, ceux d’une femme courageuse et exigeante, témoin de son époque, ou plutôt de ses épo­ques : vie de chat­te oblige !

Une coédi­tion Arte et Ciné-Tamaris.

Com­man­der le cof­fret sur Ama­zon ou sur le site de ciné-tamaris.