20cm

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réal­isé par Ramón Salazar

avec Móni­ca Cervera,
Pablo Puyol,
Miguel O’Dogherty,
Con­cha Galán,
Lola Dueñas,
Pilar Bardem,
Juan Sanz,
Rossy de Palma,
et Najwa Nimri

Ramon Salazar, auteur et réal­isa­teur de 20cm, est un rou­blard. A moins d’être d’une naïveté totale, quand on est espag­nol, que l’on décide de met­tre en scène dans un univers bigar­ré un tran­sex­uel à qui il ne reste plus que 20 cm de chair à retir­er pour devenir une vraie femme, qui vit avec un nain hétéro­sex­uel, que l’on croise des hommes machos qui révè­lent leurs vraies natures, des pros­ti­tuées au lan­gage dés­salé, le tout avec des couleurs franch­es et des pas­sages de musi­cal, avec ce qu’il faut de provoc, on sait que l’on va être com­paré à Almod­ovar. Et ça ne loupe pas. Alors dis­ons le tout net : Salazar n’a pas, tout du moins pas encore, le lyrisme et le souf­fle du maître. Son réc­it manque sin­gulière­ment d’é­pais­seur pour nous touch­er véritablement.

Ceci étant dit, on prend un plaisir réel devant ce film com­plète­ment kitsch et queer, entière­ment dédié à son actrice prin­ci­pale, Mon­i­ca Cervera, que l’on avait décou­verte dans le crime farpait, film lui aus­si bien frap­padingue. Cette comé­di­enne au physique par­ti­c­uli­er (dans la lignée de Rossi de Pal­ma, qui joue égale­ment dans 20cm) s’avère irré­sistible. Les nom­breuses scènes de comédie musi­cale s’in­tè­grent en général fort bien dans le réc­it, elles sont provo­quées par la nar­colep­sie de l’héroïne qui rêve sa vie comme un musi­cal. Les références ne man­quent pas et c’est un vrai bon­heur de voir com­ment l’au­teur ose, sans com­plexe, s’ap­pro­prier le genre. Alors certes, tout n’est pas réus­si, mais si l’on veut pass­er un moment au pays du délire, on peut très facile­ment se laiss­er tenter !