Avec : Laurent Ban, Sandy, David Ban, Chiara Di Bari, Florence Coste, Arnaud Léonard , Edouard Thiebaut, Charlotte Berry, Joanna Lagrave et Vincent Goursalo.
Alors qu’il était le chanteur « numéro un » de son époque, Joe Dassin meurt subitement le 20 août 1980. Son fils ainé, Jonathan, avait un an et demi. Julien, le cadet, était tout juste âgé de six mois. C’est aujourd’hui un jeune homme qui a trente ans… et beaucoup de questions : celles d’un fils pour un père qu’il n’a pas eu le temps ni la chance de connaître. Cette quête, Julien va la partager avec les spectateurs, en retraçant l’itinéraire du chanteur « Dassin » pour cerner le mystère de « Joe ».
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Notre avis :
Le spectacle est une suite de tableaux mettant en scène, à grand renfort d’effets de lumière, dix artistes dont certains sont bien connus du public parisien de théâtre musical, comme Cécilia Cara, David Ban (Grease) et Chiara Di Bari (Hair). Ils interprètent des chansons de Joe Dassin sélectionnées comme représentatives de sa vie publique et intime. Autant le dire tout de suite, la plupart du temps, le spectacle donne le sentiment d’être à l’enregistrement d’une Star Ac : les chanteurs, choisis plus pour leur diversité physique et vocale que pour leur complémentarité, se passent le relais de façon peu fluide dans des versions revisitées, modernisées coûte que coûte. Il n’est évidemment pas question ici de faire revivre Joe Dassin, mais plutôt de faire connaitre son répertoire à un jeune public dans un but essentiellement commercial.
Argent et talent n’étant pas incompatibles, il faut saluer de bons moments dans ce spectacle. Les voix prises individuellement sont belles et chacune a droit à son solo où peut s’exprimer un peu d’émotion. Certaines mises en scène sont originales comme « Bip-bip » et « Les Dalton ». L’orchestre live est puissant. La sélection de chansons sort des sentiers battus et pourra surprendre même les plus grands fans à qui il aurait échappé, par exemple, que Joe avait interprété la version française de « If you could read my mind », chanson canadienne dépressive des années 70 remixée façon dance pour le film Studio 54 trente ans plus tard.
Pour le reste, on est sur sa faim. Il était une fois Joe Dassin se borne à une narration superficielle et chronologique de la vie de l’artiste malgré l’invitation du plus jeune fils, Julien, à une recherche plus intime du père qu’il n’a pas connu. Des images d’archives projetées illustrent la progression temporelle mais elles font peu d’effet à l’ère de YouTube. Elles sont toutes en noir et blanc, alors que la télé couleur existait bien avant la mort du chanteur, dans le seul but de faire apparaitre Joe en couleur dans ce qui est sensé être le clou du spectacle : un duo avec son fils sur « Salut ». Sans doute espérait-on nous tirer une larme… mais on comprend surtout qu’une voix n’est pas héréditaire !